Appel à la mobilisation des collectifs membres du Pacte pour la transition sur la Métropole de Lille

lundi 23 mars 2020

Lors de notre réunion de lancement du Pacte, le 4 février dernier, nous avons acté deux caractéristiques essentielles du moment présent. D’une part, l’urgence climatique n’attendra pas le prochain mandat : c’est au cours du mandat à venir que les réformes essentielles pour ériger une société humaine neutre en carbone doivent être conduites, faute de quoi c’est toute la civilisation humaine qui se trouve menacée. D’autre part, ce sont les actions déterminées et non violentes sont les meilleurs moyens pour faire bouger les lignes.

La pandémie au Covid19 de l’hiver 2019-2020 doit conduire à la remise en cause profonde du modèle économique actuel. Nous savons en effet que la répétition de ces pandémies constitue un révélateur de nos fragilités (dévitalisation de la planète, pollution de l’air, maladies chroniques), lesquelles sont engendrées par le déchaînement de logiques destructrices d’exploitation dopées aux énergies fossiles et sans considération à l’égard des limites de notre biosphère. Celle que nous affrontons constitue donc un prélude à ce qui nous attend dans les années qui viennent, où de telles périodes d’exception – liées à un problème infectieux ou de toute autre nature – risquent de se succéder si nous échouons à mettre en œuvre les mesures structurelles qui conduisent vers une vraie transition écologique.

Derrière la pandémie actuelle s’annonce en effet un risque épidémique autrement plus redoutable, susceptible d’altérer irrémédiablement les corps et les esprits, et que nous devons absolument combattre : c’est le risque existentiel lié à l’effondrement de la biosphère qui a permis l’épanouissement de la civilisation humaine. Prenons donc conscience de nos fragilités et de l’urgence de procéder à une transformation de nos représentations économiques et sociales, de nos modes de production, de consommation et d’échange. Prenons conscience de l’urgence de la transition vers une société qui ne pèse plus sur la biosphère mais la nourrit. Cette urgence requiert une mobilisation vitale pour l’avènement d’une société « zéro carbone » sur le registre de l’économie de guerre.

De ce point de vue, la pandémie au Covid19 a suscité des réponses politiques dans différents pays dont il faudra un jour faire l’inventaire. En même temps, elles montrent qu’il est possible d’abandonner rapidement les certitudes les mieux établies et de changer les habitudes collectives si les mesures adoptées sont comprises comme susceptibles de prévenir d’un grand danger. Or, après des décennies d’atermoiements, de telles mesures sont devenues nécessaires pour nous conduire sur la voie d’une transition écologique consistante. Puisqu’elles sont inévitables, réfléchissons à la manière de les représenter, de les expliquer et de convaincre.

La mobilisation à conduire dans nos territoires s’inscrit en renfort d’autres stratégies telles que celle des Résistants et résistantes climatiques, ou encore celle du Club de Rome après l’appel à la « rébellion » des chercheurs scientifiques. Elle s’appuie sur une information fondée sur la science, mais la production scientifique académique a tendance à se cantonner à des modèles bien trop conservateurs. Pour être crédibles, les scénarios de risque existentiel doivent certes être nourris d’information scientifique, mais ils sont surtout co-construits avec la société civile. Ce mode de traitement des questions existentielles est d’ailleurs ce que préconisent l’ensemble des conventions et rapports internationaux depuis le sommet de la Terre à Rio en 1992. C’est le modèle « SVP » fondé sur la science (S), l’expression d’une volonté commune (V) et la mise en œuvre de politiques adaptées (P), lesquelles sont soumises à l’étude scientifique (recherche en sciences humaines) et à l’évaluation citoyenne. Pour être acceptés, les scénarios indésirables, les politiques permettant de les éviter ainsi que l’évaluation de ces politiques se conçoivent donc en coopération avec les organisations citoyennes.

Une fois la pandémie virale derrière nous, la ville de Lille, comme l’ensemble de la Métropole, aura l’opportunité de se positionner comme une métropole pionnière en matière de mise en œuvre de la nécessaire transition écologique et solidaire. Avec Eurasanté, avec Euratechnologies, avec le CERDD, elle en a les ressources techniques et scientifiques. Avec la pandémie virale en cours, il nous est encore donné 4 à 6 semaines pour devenir collectivement des citoyens exigeants et compétents dans la mise en œuvre de cette transition : appuyer les collectifs existants, favoriser leur émergence, enfin leur conférer une consistance et une légitimité qui leur permettra d’agir durant la prochaine mandature. Ces organisations citoyennes (groupes, collectifs, associations, communes et quartiers en transition) ont vocation à devenir des partenaires stables pour les élus et les institutions engagés dans la transition. Saisissons-nous de cette crise sanitaire pour tenter de trouver avec d’autres les politiques qui conviennent, justes et solidaires, en commençant par veiller à ce que les engagements soient tenus dans les nouveaux programmes proposés aux électeurs, et que ces programmes s’alignent chaque fois que cela est possible sur les propositions les plus exigeantes.

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