Nous devons avoir réduit nos gaz à effet de serre de 80% avant 2050. C’est quatre mandats municipaux ! Dans l’Affaire du Siècle concernant la ville de Grande Synthe, le Conseil d’État exige de l’Etat de réaliser ce sursaut avant la fin mars 2022. Après des décennies d’une procrastination qui perdure jusqu’à aujourd’hui, les pays industrialisés que nous habitons doivent désormais réduire leurs émissions de 6% à 10% par an pour être à la hauteur de notre responsabilité historique et des dommages déjà infligés à la biosphère. Au bord de la falaise, nous fonçons vers l’abîme en laissant croire que le virage sera toujours possible. Mais d’ores et déjà, nous n’échapperons pas aux centaines de millions de migrants climatiques fuyant les conflits, la sécheresse et la famine des zones intertropicales, les chaleurs étouffantes et moites d’Asie, les canicules et les incendies des zones tempérées ou les zones côtières submergées ou salinisées rendues impropres à la culture. Toute procrastination supplémentaire nous rapproche du chaos général.
Alors que les records de températures sont largement dépassés et que des phénomènes climatiques inhabituels surviennent partout dans le monde, prenant régulièrement les pouvoirs locaux au dépourvu, nos concitoyens ne croient plus en l’intégrité et l’effectivité de l’action publique, en particulier les plus jeunes. L’abstention massive et croissante érode la légitimité des élus et compromet la mise en œuvre d’une transition démocratique, sociale et écologique pacifique. Maintenant que les élections régionales sont derrière nous, nous devons travailler dès maintenant à au sursaut climatique et citoyen devenu vital pour continuer à envisager la possibilité même d’un futur viable pour la plus grande partie d’entre nous.
En matière de décarbonation, nous sommes encore loin d’avoir tout essayé. Les Assises du climat organisées en ligne par un groupe de citoyens autour de Pierre Calame et Armel Prieur, avec le soutien d’Agir pour le climat Lille, entre février et avril 2021 ont présenté un ensemble d’options possibles pour la mise en œuvre d’une obligation de résultat en matière de respect des engagements de la France en la matière. De la taxe carbone à l’organisation de marchés de droits d’émission des industriels les plus émetteurs (EU-TS), de la décarbonation des activités l’une après l’autre aux plafonds d’émission par secteurs économiques, par territoires, par métiers (via une action sur les filières de formation) ou par le consommateur final, les approches sont nombreuses et doivent être étudiées pour elles-mêmes et dans leurs effets combinés. Pour leur évaluation, les Assises ont proposé les critères suivants : (1) garantir le résultat de -80% en 2050, (2) intégrer émissions territoriales et incorporées dans les achats importés, (3) intégrer l’impératif de justice sociale et climatique, (4) impliquer tous les acteurs économiques.
A l’occasion de l’élection présidentielle, imposons un débat le plus large possible sur les options dont nous disposons. Parce que ces politiques climatiques ne relèvent déjà plus d’un choix de société mais de la survie de nos êtres les plus chers, de nos pays, de notre civilisation, n’attendons pas qu’elles viennent s’intégrer dans l’agenda stratégique des candidats. Organisons ce débat nous-mêmes, afin d’apprécier si les postulants à la fonction suprême se révèlent prêts à « des efforts créateurs à la mesure des dangers qui nous menacent », selon l’expression de Maurice Schuman lors de la création de la CECA le 6 mai 1950. Parce que ce combat est vital pour nous-mêmes et pour les générations lointaines et futures, sachons unir nos voix pour soutenir celle ou celui que nous aurons choisi pour le conduire.
– Le Monde daté du 1er juillet 2021 : des intellectuels et des personnalités (Cyril Dion, Claude Alphandéry, Jean Gadrey, Jean Jouzel, Marie-Christine Blandin, Dominique Bourg, Dominique Méda et bien d’autres) se mobilisent en faveur d’une Primaire populaire, et le suivi de cet appel à sursaut est assuré par un comité scientifique.
– Point de situation au 3 juillet 2021 : d’autres collectifs tels que « 2022 (vraiment) en commun » ou « Unité et alternative pour 2022 » rejoignent le mouvement.
Enfin, de nombreuses associations sont prêtes pour questionner les candidats sur les politiques de décarbonation : Agir pour le Climat (lancée par Jean Jouzel et Pierre Larrouturou), les Shifters de Toulouse et Bordeaux, l’Institut Rousseau, la Renaissance écologique, l’Association Bilan Carbone, les Amis de la Terre, les fresqueurs du climat, l’Association pour l’emploi sans carbone et bien d’autres encore.
Dans les Hauts-de-France, nous nous retrouvons jeudi 8 juillet à 11 heures
https://us02web.zoom.us/j/88152442929
ID de réunion : 881 5244 2929
Une seule touche sur l’appareil mobile
+13126266799,,88152442929# États-Unis (Chicago)
+13462487799,,88152442929# États-Unis (Houston)
Trouvez votre numéro local : https://us02web.zoom.us/u/kbBk1pzEQ
Nous examinerons ensemble quelle contribution notre région peut apporter à ce mouvement. Dans cette attente, Signons et faisons signer cet appel, mobilisons-nous pour des comités dans les communes. Imposons nos solutions avant l’échéance de mars 2022 : c’est le nouveau délai accordé aux pouvoirs publics par le Conseil d’Etat pour réagir, c’est également le temps utile pour parvenir à une candidature commune avant le dépôt officiel des candidatures.