Comme en Chine entre décembre 2019 et avril 2020, la crise sanitaire ouverte par la pandémie au Covid-19 conduit les pouvoirs publics à exercer une contrainte forte sur les personnes, les populations et les structures de production, parce que de nombreuses vies humaines sont en péril, avec un répertoire d’action qui tend vers la société de surveillance et la pérennisation des états d’exception. La protection des populations se pose dans les mêmes termes avec le danger que constitue l’effondrement de la biosphère (pollution des milieux, dévitalisation de la planète, dérèglement climatique), à savoir le risque d’une descente aux enfers faite de crises récurrentes et d’un enfermement croissant dans des logiques autoritaires indexé sur l’accroissement du péril écologique.
Il semble que ce cercle vicieux des catastrophes sanitaires, politiques, sociales, environnementales et climatiques ne pourra être brisé que par la mise en œuvre d’une transition écologique et sociale résolue à toutes les échelles territoriales et dans tous les secteurs. Si enjeux sanitaires collectifs s’imposent maintenant avec brutalité dans le débat public, c’est parce qu’ils ont été largement ignorés des revendications des grands acteurs politiques et sociaux, y compris les acteurs de la transition. Si nous voulons préserver nos chances d’un avenir viable, si nous voulons trouver collectivement d’autres réponses que la création d’un nouvel état d’urgence pour répondre aux contraintes du Nouveau régime climatique (l’expression est de Bruno Latour, utilisée dans une contribution récente), il est nécessaire de mieux intégrer les enjeux de santé collective dans le projet de Pacte pour la transition. C’est ce à quoi s’emploie la note ci-jointe.